ETUDE en COURS (2004):
Nom : 2 médaillons représentant St Eloi et St Nicolas avec une Croix centrale
bas relief modelé en situation

Lieu : Eglise St Martin de Bazoches-sur-Guyonne (78)
L’église St Martin est un édifice à nef unique continuée par un chœur terminé par une abside semi-circulaire. Elle comporte un clocher latéral au Sud avec un massif rectangulaire contenant l’escalier auquel correspond au Nord une pièce servant de sacristie.
Le relief décoratif est situé dans la salle basse du clocher.

Auteur : inconnu date : XVIIIe siècle
Matière : plâtre


Dimensions : 210 cm X 280 (état 01-04 sans le médaillon de St Nicolas)


Ce décor de plâtre est encadré de deux médaillons de facture semblable :
l’un représente Saint-Nicolas, honoré à Montfort, auprès de qui sont représentés trois enfants dans un baquet et un autre dans un bateau sur lequel flotte un pavillon fleurdelisé. A la base du médaillon, une tête d’ange très effacée entre deux ailes. Le médaillon est suspendu par un nœud de ruban. Sous le médaillon se trouve un cartouche où devait figurer le nom du saint,
l’autre représente sans doute Saint-Eloi. Le personnage est en effet mitré. Sont représentés également une châsse, un marteau, une enclume. Sur le billot figure une fleur de lys. Un aigle est a sol. La suspension se fait également par un ruban noué.
Les visages, les noms et les fleurs de lys ont été grattés sur les médaillons.

ETAT DE CONSERVATION :

Surface

La surface est très humide2. Cette forte humidité résiduelle est causée par la présence d’eau dans le mur de cette partie d’édifice. Le mur est constitué de moellons de meulière et de grès avec des joints de terre.
La saturation en eau favorise naturellement les formations de mousses et les migrations salines.

Support

Le plâtre original se détache du mur. Les fragments détachés conservent au dos l’empreinte des blocs pierreux du mur. Ce bas-relief a été modelé in situ par le Gipier .
Il est constitué d’un mélange d’accrochage grossier (morceaux de gypse + charbon de bois + charges siliceuses) et d’une couche plus fine pour les parties modelées . Ces couches se délitent.
La partie correspondant à la figure du St Nicolas s’est entièrement décrochée en se fragmentant. Cependant, celle correspondant au St Eloi et la Croix est un peu moins humide ; l’altération est donc moins prononcée mais tout de même préoccupante.
Compte tenu de la technique originale mise en œuvre et de l’état de conservation du plâtre, une dépose du relief encore présent sur le mur n’est pas souhaitable car elle serait préjudiciable et destructrice.


Protocole de conservation de cette œuvre murale en plâtre:

Ce bas relief en plâtre a survécu durant plus de deux siècles. Sa dégradation récente et spectaculaire résulte d’une abondante migration d’eau. Le taux d’humidité dans la salle est anormalement élevé. Les causes semblent multiples et méritent une étude sérieuse des phénomènes engagés.
La conservation à venir de cette œuvre décorative, attachée à cette partie de l’édifice, en dépend.
Dans l’immédiat, une intervention de conservation préventive doit consister à protéger, conforter et maintenir le relief sur son mur de présentation d’origine.

Les différentes phases de restaurations pourraient ainsi se succéder :
Localisation et identification des sources d’humidité. Mesures précises.
Assainissement du mur de soutien par assèchement progressif et contrôle de l’évolution dans le temps.
Les méthodes sont nombreuses et peuvent être conjuguées ; par exemple, en extérieur, le rétablissement d’un caniveau d’écoulement d’eau de pluie (enlevé récemment), la reprise des joints avec un mortier plus approprié et moins étanche … la pose d’un contrechamp électromagnétique pour s’attaquer aux remontées capillaires.

En préalable à la restauration finale:
Une étude du matériau constitutif plus précise, permettrait d’élaborer un plâtre assez proche de l’original pour les réintégrations.
Un adhésif et un mortier de consolidation pourraient être également adaptés pour l’injection des coulis.
Le Groupe de Recherche sur le Plâtre dans l’Art, constitué de spécialistes en la matière se propose d’aborder ce sujet qui servira sans doute à l’amélioration des connaissances pour la conservation et la restauration de ce type d’ouvrage.

INTERVENTION EFFECTUÉE :

La première opération réalisée en janvier 2004 est une intervention préventive.
Il s’agissait de choisir une méthode facile à mettre en œuvre. Nous savions que le processus de dégradation risquait de s’intensifier avec par voie de conséquence la chute probable et la perte d’une part importante des éléments encore en place.
Il est vite apparu inconcevable d’envisager la dépose du décor et d’engager une logique irréversible et quasi-destructrice. Les gypseries sont des décors conçus et réalisés in situ sur des structures adaptées au monument et à son environnement architectural.
A ce stade, le plâtre gorgé d’eau n’autorisait pas de possibilités de collages ni d’ajouts de produits solvantés. L’ensemble devait retrouver un équilibre naturel sans manipulations durant le processus de séchage.

Dans ces conditions, après un examen attentif, la protection et le maintien à l’aide de châssis en bois et de mousses nous a paru le plus adapté.

Cette protection devait satisfaire plusieurs exigences :
le maintien et le calage des zones fragilisées sans adjonction de produits
favoriser la ventilation et le retour à l’équilibre hydrique du plâtre et des matériaux constitutifs internes
permettre un contrôle visuel constant de l’état du relief dans l’attente de la restauration finale.
recueillir les fragments éventuels qui se détacheraient
Assurer une réversibilité totale tout en laissant libre choix de méthode et de niveau d’intervention lors des phases ultimes de restauration.

Le système est composé d’un châssis en tasseaux vissé et fixé au plâtre sur le mur. Ce cadre est renforcé aux quatre coins par des pitons inoxydables scellés dans les joints. Des entretoises verticales contiennent l’éventuel déversement du relief par l’intermédiaire de plots en mousse. L’ensemble est enveloppé par un fin grillage inoxydable agrafé sur le châssis de bois .

Les rebords de cassures qui risquent de se détacher du mur sont fixés avec des petits plots de gros plâtre.
.